Lien vers la vidéo : https://www.facebook.com/Amiensvilledavenir/videos/197652439809400/
Synthèse de nos propositions
1/ Tirer parti de toutes les opportunités au niveau national et européen pour notre territoire en matière de réindustrialisation
A titre d’exemple, le Président de la République souhaite concilier la politique de lutte contre artificialisation de nos sols pour la biodiversité (c’est-à-dire la politique de zéro artificialisation nette à l’horizon 20501) avec l’impératif de bénéficier de foncier pour mettre en place de nouvelles implantations industrielles. Il souhaite mettre à disposition 1 milliard d’euros investis par la Banque des territoires pour préparer des friches industrielles en amont alors même que les projets industriels ne sont pas encore prêts (pour mémoire le besoin pour réindustrialiser le pays est estimé entre 20 et 30 000 hectares et il y a entre 90 000 et 150 000 hectares de friches industrielles actuellement disponibles même si ces disponibilités sont très variables en fonction
des territoires). Notre territoire pourrait en bénéficier pour préparer nos friches à l’installation de nouveaux projets industriels2.
2/ Participer activement à la définition de la stratégie nationale dédiée à la question du foncier industriel annoncée par le Président de la République le 11 mai 20233 de façon à défendre au mieux les intérêts de notre territoire.
3/ Positionner Amiens pour accueillir de nouvelles filières industrielles qui vont bénéficier du soutien de l’Etat dans les années à venir.
Le Président de la République a annoncé en mai 2023 le soutien de l’Etat à plusieurs filières dans les années à venir et jusqu’à 2030 : bois, ciment, chimie, électronique, hydrogène, batteries, capture de carbone4. Notre territoire doit se positionner pour réussir à accueillir de grands projets soutenus par l’Etat et/ou par l’Union européenne à l’exemple de ce qui a été fait dans le département voisin du Pas-de-Calais.
4/ Défendre un amendement à la loi à la loi climat et résilience du 22 août 20215 qui a posé un objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN)
à l’horizon 2050 pour introduire des exceptions pour permettre des projets de réindustrialisation de nos territoires.
5/ Créer un Conseil amiénois de la réindustrialisation pour réunir tous les acteurs de manière régulière (chefs d’entreprise, syndicats, élus locaux, représentants de l’Etat, associations, citoyennes et citoyens)
La réindustrialisation d’un territoire passe par une prise de conscience collective et un travail en commun de tous les acteurs. C’est ce qu’explique très clairement Nicolas Dufourcq, Président de la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance) dans son dernier livre : « (…) Quelques régions ont fait exception à ce constat, et notamment la Vendée, la Mayenne, la vallée de l’Arve, le Lyonnais, l’Est, qui ont su accomplir en même temps l’aggiornamento culturel et la montée en compétitivité. Elles montrent à quel point l’industrie plonge ses racines dans l’anthropologie des territoires. Si la France était une grande Vendée, elle aurait moitié moins de déficit extérieur. Le secret d’un territoire comme celui-ci, les interviews le livrent : c’est l’école, la cohésion, la solidarité et l’alignement collectif sur les valeurs. C’est le modèle social global qui permet d’enclencher une dynamique industrielle positive. Ce sont aussi des territoires où l’idéologie de la lutte des classes, faute de très grand site industriel, a moins pénétré. Le territoire engendre des ETI familiales pérennes, dont rentables, exportatrices, qui, à leur tour, parrainent des PME locales. Les entrepreneurs financent la formation professionnelle. Les clubs d’entrepreneurs fonctionnent. Les familles ont confiance et envoient leurs jeunes. La biodiversité industrielle est féconde. L’innovation est financée. Les bureaux de recherche sont proches des usines. La relation avec les administrations locales est apaisée. Ce sont des ces régions-là qui ont résisté au choc de la mondialisation » (Nicolas Dufourq, La désindustrialisation de la France (1995 – 2015), éditions Odile Jacob, juin 2022, page 51).
1 La loi “Climat et résilience” du 22 août 2021 a posé un objectif de “zéro artificialisation nette” (ZAN) à l’horizon de 2050
2 Discours du Président de la République à l’occasion de la réception Accélérer notre reconquête industrielle, 11 mai 2023 : « (…) En faisant quoi ? En dépolluant les friches et en mettant à disposition des sites pré-aménagés et prêts à l’emploi. En fait, il ne faut pas attendre d’avoir un projet pour réaménager ces friches. On doit dès maintenant s’y attaquer et c’est ce qu’on va faire. Et donc, on va bâtir une stratégie pour construire ce qu’on va appeler des sites France 2030. Avec les collectivités, on va identifier ces sites et donc c’est un travail avec les régions, les métropoles,
les communes, etc, les intercommunalités. On va identifier ces friches où les acteurs locaux sont prêts à dire : on y va ; où il y a un consensus. On investit tout de suite. On n’attend pas que le projet soit sur la table, on les reviabilise, on met en place tout ce qu’on peut mettre en place avant d’avoir un projet. Et comme ça, on sait, le jour où il y a un projet, on a déjà fait les trois quarts du boulot, on les a reviabilisés. 1 milliard d’euros seront investis par la Banque des territoires pour ces projets industriels dans la transition et notamment sur ces sites en choisissant un terrain attractif pour les industriels et en préparant au maximum de l’aménagement. Et là, il faudra être très concret. Il y a des terrains, on sait très bien, qui ne sont pas adaptés à certaines industries. Il y en a qui ont besoin de proximité, de connexions. Il y en a d’autres, pas forcément. Donc il faudra qu’on soit très pragmatique, réaliste, mais on va faire d’ores et déjà ce travail d’anticipation, de pré-aménagement, de pré-équipement. Et donc on mobilise 1 milliard d’euros avec la Banque des territoires, on mobilise les associations avec tous les élus qui y sont prêts et on accélère pour justement dégager du foncier industriel disponible en exploitant mieux les friches. (…) ».
3 Discours du Président de la République à l’occasion de la réception Accélérer notre reconquête industrielle, 11 mai 2023 : « (…) Pour mettre tout ça en musique, je souhaite que nous travaillions collectivement à une stratégie nationale dédiée à la question du foncier industriel, avec les collectivités évidemment, qui seront associées à ces travaux. Mais c’est également un énorme enjeu pour tous les acteurs de la filière du recyclage et de l’économie circulaire. Parce que derrière, il y a énormément de travail pour cette filière qu’on veut développer, qui est créatrice d’emplois. Quand on reviabilise un site, c’est énormément de potentiel d’activité pour des acteurs de l’économie circulaire et du recyclage. Donc ça, c’est une vraie stratégie d’accélération. Vous l’avez compris, dans le changement de paradigme et de nouveau chapitre, on accélère les implantations industrielles à travers ces nouveaux leviers (…) ».
4 Discours du Président de la République à l’occasion de la réception Accélérer notre reconquête industrielle, 11 mai 2023 : « (…) Je veux ici le redire, l’industrie française de 2030, elle devra être décarbonée, respectueuse de la biodiversité, numérisée et transformée. C’est ce défi, au fond que nous voulons relever, que nous allons relever. C’est développer une filière bois dans ce sens ; une filière ciment qui doit se décarboner et plus globalement toute la filière construction hors site qui va se déployer ; une filière chimie, ça a été très bien dit, qui doit se transformer mais dont on ne peut pas se passer ; une filière électronique qui doit elle aussi se renforcer ; une filière hydrogène, batteries, capture de carbone qui doit émerger, et en même temps tout ce qu’on a su faire sur la filière santé. Pour ce faire et pour accélérer, on va concentrer notre effort d’abord en accélérant ce qui a marché et en tenant la ligne de la compétitivité. Je le dis ici avec beaucoup de clarté, j’entends les gens qui disent “il faudrait un tournant, un ceci, un cela”, ce qui marche le mieux, c’est de ne pas le casser. Je vous le dis en toute sincérité, j’aurai une politique de constance sur
le plan macroéconomique. (…) ».